Chères amies, chers amis,
Cet été, le 24 août, l’Ocean Viking a été la cible d’une attaque violente et sans précédent de la part des garde-côtes libyens. Alors que nous naviguions en eaux internationales avec 87 rescapé.e.s à bord, deux hommes ont ouvert le feu sans avertissement, visant délibérément la passerelle. Les balles ont brisé des vitres, détruit des antennes et endommagé nos canots de sauvetage. Si aucun blessé n’est à déplorer, les impacts de balles, visibles à hauteur de tête, montrent que les humanitaires étaient clairement pris pour cibles.
Ce jour-là, un seuil a été franchi.
Depuis, la violence en Méditerranée a franchi un nouveau cap. En six semaines, à quatre reprises, des garde-côtes libyens ont ouvert le feu : sur des embarcations en détresse, mais aussi sur les navires humanitaires venus leur porter secours. Lors de la dernière attaque, le 12 octobre, un adolescent de 15 ans a été grièvement blessé et plongé dans le coma après des tirs en eaux internationales. Après l’Ocean Viking, les navires de Sea-Watch et SOS Humanity ont, eux aussi, été pris pour cible.
Ces assauts répétés ne sont pas des incidents isolés. Ils marquent une inquiétante banalisation de la violence, dans un silence médiatique et institutionnel glaçant. Pire encore, les garde-côtes libyens continuent d’être financés, formés et équipés par l’Europe.
Face à cette escalade, notre détermination reste intacte : chaque jour loin de la mer, ce sont des vies que nous ne pouvons pas sauver.