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Romain Roy, la fidélité, sinon rien ?
Cette interview vous est présentée dans le cadre de “No Bullshit”, le média lancé par Captain Cause. Son ambition ? Être un shot d'inspiration pour mettre en avant les (bons) exemples des marques de demain ! Pour ce septième épisode, nous avons eu le plaisir d'échanger avec Romain Roy, fondateur de Greenweez, plateforme incontournable du bio et éco-responsable en ligne (avec plus de 170 000 produits durables et écologiques).
No Bullshit, c’est une fois par mois, c’est gratuit et pour s’inscrire, c’est
ici
.Greenweez a récemment arrêté son programme de fidélité classique pour se tourner vers une version plus poussée et engagée. Peux-tu nous expliquer la démarche ?
Dès le début de Greenweez, on a voulu avoir un programme de fidélité.
Cela nous semblait être un élément incontournable. On a alors commencé avec la méthode classique : pour un certain nombre d’euros consommés, le client gagnait un bon d’achat pour une commande suivante. Si c’était parfois perçu par certains comme un appel à la consommation, on avait surtout l’impression que l’on évitait au client de consommer des produits moins sains ailleurs. Chaque commande était une petite victoire.
Et puis pendant le confinement, on a eu le déclic. Ce n’était pas assez.
Quels ont été les questionnements et les changements opérés ?
On a réalisé que l’on s’était endormis sur nos lauriers.
On se disait engagés mais nous l’étions de fait, par notre métier. On pouvait faire 1000 fois mieux. Alors, on a entamé un vaste chantier en interne pour avoir plus d’ambition vis-à-vis de notre démarche d’impact (société à mission, convention des entreprises pour le climat, mécénat de compétence, etc…). C’est dans le cadre de toutes ces réflexions que le programme de fidélité a été repensé. Le but ? Sortir de la logique mercantile et se servir de cet outil comme d’un levier pour favoriser l’engagement de nos consommateurs. Pour l’instant, cela passe par deux axes : la possibilité de faire des dons à des associations, l’accès à des contenus pédagogiques de haute qualité.
Est-ce que ce n'est pas limiter votre impact de conditionner l’accès de ces contenus pédagogiques à des points sur un programme de fidélité ?
L’accès aux contenus n’est pas vraiment limité. Il est simplement plus poussé avec ce programme.
En parallèle, on a un blog avec un maximum d’informations, une newsletter, nos réseaux sociaux. De façon générale, une personne qui veut s’informer, on lui fournit énormément de contenus de qualité et gratuits. Avec ces nouveaux formats, on leur permet simplement d’aller encore plus loin. Le travail qui est réalisé est énorme. L’intégrer dans ce programme, c’est aussi une façon de le valoriser. Je n’ai jamais été fan des modèles du “tout gratuit”. Ça donne l’impression qu’il n’y a rien derrière. Pourtant, derrière chaque produit, derrière chaque service, il y a un travail, il y a quelqu’un.
Démocratiser une consommation responsable, c’est aussi valoriser chaque acteur de la chaîne, y compris ceux qui créent le contenu.
Comment avez-vous choisi les associations et les causes soutenues à travers ce programme ?
Depuis nos débuts, on proposait à chaque fin de commande de donner des crédits à une association parmi une pré-sélection. En fin d’année, on convertissait ces crédits en dons et les reversait à l’association qui avait bénéficié du plus grand nombre de votes. Ça ne changeait pas leur vie mais ça permettait de les mettre en avant. Notre programme actuel permet d’aller plus loin. On soutient les mêmes associations mais on leur apporte un coup de pouce quotidien (via des dons en continu, via du mécénat d’entreprise, etc…).
D’ailleurs, ce fameux programme vous l’avez appelé “la communauté”. Peux-tu m’expliquer ce choix ?
Notre volonté est d’aller au-delà d’un engagement individuel.
Si on veut être efficaces et voir grand, il faut que ce programme de fidélité soit un tremplin. Il faut que les gens puissent se réunir pour ensemble soutenir massivement une cause et de cette façon donner plus de poids à la démarche. Pour les associations, notre rêve est de leur apporter non seulement des dons financiers mais aussi et surtout des adhérents et bénévoles qui les aident à donner de l’ampleur à leurs actions.
Est-ce qu’avec cette approche, la volonté est également d’identifier des ambassadeurs qui pourront porter plus haut les valeurs de Greenweez ?
Nous réfléchissons à un programme spécifique sur ce point : « le club des consommateurs ».
L’idée serait d’avoir un petit nombre de clients, représentatifs de notre base, et de les impliquer au maximum. Ils seront ainsi parties prenantes des avancées de Greenweez. Ils pourront challenger notre façon de travailler, co-concevoir certains produits, nous aider à prendre du recul et aller toujours plus loin.
L’idée serait d’avoir un petit nombre de clients, représentatifs de notre base, et de les impliquer au maximum. Ils seront ainsi parties prenantes des avancées de Greenweez. Ils pourront challenger notre façon de travailler, co-concevoir certains produits, nous aider à prendre du recul et aller toujours plus loin.
La vision de Greenweez est très axée sur la communauté. Cela implique un fort engagement en interne. Comment le sujet est-il géré aujourd’hui ?
Plus les années passent, plus je suis engagé. Et je tiens à souligner que ça ne tient pas qu’à moi. Je suis dans une entreprise remplie de gens plus engagés que moi, plus à bloc, qui m’ont poussé dans le dos pour aller plus loin. Ils m’ont tellement poussé que je suis maintenant dans le peloton de tête. C’est à eux que je dois toutes les décisions prises dernièrement pour accélérer l’ambition de Greenweez en termes d’impact. Parmi ces gens, il y a Stéphanie notre responsable RSE. Elle est plus à bloc que toutes les personnes à bloc. C’est elle qui initie, mobilise et suit le déploiement de ce programme.
Pour tendre vers un monde plus durable, le collectif est la clé ?
Je pense oui. Ça fait longtemps que je rêve d’avoir une vraie communauté.
A l’époque, on avait utilisé des logiciels, on formait des clients, on avait mis en place des chats. Créer une vraie communauté, c’est ne plus avoir l’impression d’avancer seul. Tourné plus positivement, créer une communauté c’est multiplier son impact et avoir le plaisir d’avancer en faisant partie d’un groupe. Pour changer la société, il faut de la masse. C’est en se mobilisant à beaucoup que nous pourrons changer les choses.